Extraits de "Los Angeles: The Architecture of Four Ecologies" par Reyner Banham :
"Je ne partage ni l'optimisme de ceux qui font de [Los Angeles] le prototype de la cité du futur, ni la mélancolie de ceux qui y voient le présage funeste d'une universelle décadence urbaine.
[...]
Quoi que l'homme ait ensuite pu faire subir au climat et à l'environnement de la Californie du Sud, celle-ci demeure l'une des merveilles écologique du monde habitable. Il suffit de verser de l'eau sur son sol léger et quasi-désertique à l'état naturel, pour produire un fac-similé très acceptable du jardin d'Eden. [...] Cette promesse d'un miracle écologique constitue le premier produit commercialisable de de pays - la "terre du printemps éternel.
Mais pour produire un paradis terrestre instantané, il faut ajouter de l'eau, et puis ne cesser d'en rajouter. Sitôt que les ressources locales eurent été exploitées, taries ou polluées, la politique hydrologique devint donc un problème crucial, voire un facteur décisif dans la définition des limites politiques de Los Angeles.
[...]
Bien que le pueblo originel de Los Angeles se soit installé sur les basses terres de la vallée, [...] le mode habituel d'expansion territoriale états-unienne, une maille carrée suceptible de se développer dans toutes les directions, devait fatalement aboutir à la confrontation entre ladite grille et les collines voisines.
[...]
Les flancs de collines à pic exigent une technique de construction peu conforme à ce qui, de plus en plus, est la norme à Los Angeles. qu'il s'agisse du dingbat le plus grossier ou d'une construction très élaborée, la maison des années soixante à Los Angeles est moins souvent le refuge d'un montagnard que le foyer d'un homme des plaines."
En parcourant en fin de soirée le Beachwood Canyon, tout à coté du Hollywood Sign, le monde décrit par Banham semble toujours intact : les collines constituent une ville en soit.
Il est notoire qu'à LA, au niveau de l'habitat, le niveau de revenu se confonde avec la topographie ; l'air frais, l'entre-soit et les jolies vues se payent.
Sans échapper à cette logique, le Beachwood Canyon présente cependant un profil plus varié qu'attendu. Comme dans beaucoup de quartiers favorisés de la ville, une simple cabane peut constituer un bien exceptionnel. L'emplacement et le jardin constituent les seules vraies valeurs immobilières californiennes.
PS :
Au coeur des collines, serpente le mythique Mulholland Boulevard. William Mulholland (1855-1935), à la tête du of Los Angeles Department of Water and Power, a amené l'eau à Los Angeles en créant un réseau d'aqueducs, de rivières arctificielles et de lacs de retenues.
Kazys Varnelis, dans le livre "The Infrastructural City Networked ; Ecologies In Los Angeles" remarquait justement :
"After all, what other city would name its most romantic road after a water-services engineer ?"
An urban autopsy of the contemporary American city by two French architects spending several months in the US. Picking places, highways, buildings, parks, neighborhoods, docks or urban structures to build a universal urban grammar : our suburban collection. Une autopsie urbaine de la ville américaine par deux architectes français passant quelques mois aux États-Unis.
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