samedi 7 juillet 2012

Paolo Soleri's Cosanti

L'implantation du second campus de Frank Lloyd Wright dans l'Arizona date de 1937.
Pendant plus de 20 ans, un essaim d'étudiants architectes suivra le maître chaque été dans sa retraite isolée.
On raconte que le transfert, depuis l'école du Wisconsin, jusqu'à Phoenix se faisait à l'automne à bord de la vingtaine de voitures rouges que possédaient FLW. La caravane colorée et joyeuse s'arrêtait fréquemment en chemin et les enfants des petites villes traversées se réunissaient croyant à l'arrivée du cirque.
Le voyage durait 2 semaines.

En 1947, un jeune étudiant italien rejoint la troupe. Né en 1919, diplômé de l'université polytechnique de Turin en 1946, Paolo Soleri débarque un jour d'hiver dans le désert lumineux de l'Arizona.
Il n'en repartira jamais.


Jusqu'en 1950, il suit la formation de Wright et participe physiquement à la construction de Taliesin West.
Après un bref retour en Italie,  (où il dessine une usine de céramiques), il commence ses propres expérimentations constructives en 1951 à Paradise Valley, dans l'Arizona, à Phoenix, à quelques miles de son ancienne "école". Cette volonté émancipatrice (et le "vol" d'étudiants travailleurs par Soleri) aurait débouchée sur une certaine brouille entre les deux architectes.
Sur les images d'archives, le jeunes et solaire Paolo Soleri, vêtu d'un simple short et de sandale côtoie Frank Lloyd Wright dans son complet trois pièces. Le cliché donne une idée du changement de génération entre les deux hommes.

En 1955, Soleri s'installe définitivement en Arizona avec femme et enfants. Il fonde sa propre communauté sur le site de Cosanti et s'attèle à la construction des ses premières "earth houses"
Après avoir coulé à même le sol du béton armée (dans un réseau de nervures préalablement creusé),  le groupe affouille sous cette structure, enlevant toute la terre pour obtenir une voûte organique.
Cette géo-architecture, collée au site et à la thermique de cave (fraîche en été et tiède en hiver) est une continuation plus hippie de l'architecture organique de Wright.

Pour dégager un revenu et permettre à l'expérience de se poursuivre, Soleri, maintenant professeur à l'université d'Arizona, développe un artisanat de "cloches à vent". Ces pendentifs bientôt renommés, en bronze ou en terre cuite, sont eux aussi moulé à même la terre.

Ses expérimentations construites se doublent d'un travail théorique.
L’œuvre de Soleri se conçoit comme un point de rencontre entre l'écologie et l'architecture : "l'arcologie".
Basée sur l'économie du sol, des ressources et des matériaux, ses propositions visent à développées l'utopie concrète d'une communauté auto-suffisante dans un environnement donné.

Aujourd'hui, Paolo Soleri est bien vivant (le climat de l'Arizona est décidément bénéfique) et sa communauté d'origine existe toujours. On y vend de très belles cloches sous des voûte arachnéennes et fraîches.






PS / A partir de la fin des années 60, Soleri et son groupe ont lancé le projet Arcosanti dont nous reparlerons dans le prochain blog.


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