jeudi 12 juillet 2012

Las Vegas, grandeur et misère du strip

Il ya quelques années, lors du projet Shangwhy, nous étions parti à la recherche des modèles urbains dont avaient pu s’inspirer les développeurs chinois et internationaux lors de la transformation de Shanghai. De façon consciente ou de façon subliminale, Las Vegas nous semblait avoir inspiré le Bund, Nanjing Road ou le quartier de Luziajiu. Sur les passerelles piétonnes du strip, l’intuition est similaire, mais dans l’autre sens.

Ces systèmes incohérents, discontinus, qui permettent aux piétons de se déplacer malaisément d’un bloc à l’autre ou d’une rive à l’autre, nous apparaissent maintenant comme de maladroites imitations des réussites de l’urbanisme asiatique. Sur le strip, la circulation automobile, entre émerveillement, frime et simple desserte, se fait plus ou moins mal selon l’heure de la journée. Les entrées dans les hôtels se font par l’avant occupant des surfaces considérables.

Les allées et venues des piétons sont également mal-aisées. La foule joyeuse et lubrique, plus ou moins alcoolisée, piétine ferme. Trottoirs trop petits qui disparaissent parfois complètement, le flux étant directement avalé par un Casino développé jusqu’au droit de la chaussée. Développées sans logique les passerelles n’ont pas l’ordre sérieux de celles que l’on peut retrouver dans les centres des villes chinoises.

Il y a 50 ans, Robert Venturi et Denise Scott-Brown décrivaient un système cohérent développé pour l’automobiliste avec des architectures frustres et des signes élaborés. Un monde ouvert ou régnaient les enseignes.

Aujourd’hui, les décors complexes ont remplacés les enseignes. Parkings et flux automobiles sont cantonnés de fait dans les arrières. Presque aucune activité ne s’ouvre directement sur la rue. Le piéton est encore la cible mais on le préfère à l’intérieur.

En 2012, les visiteurs sont globaux et nombreux sont ceux qui viennent ici en avion. Un âge se tourne.











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