Si l’on se rend un Lundi matin à Governor’s Island, voici ce que l’on risque de voir.
Governor’s Island est en effet la seule île au monde (à notre connaissance) accessible uniquement du vendredi au dimanche.
Cette île militaire de 70ha à l’origine qui s’est vue agrandir de 30 grâce aux déblais du chantier du métro au début du XXeme siècle a retrouvé récemment la vie civile.
Le parc actuel qui la recouvre en grande partie devrait bientôt être réaménagé à la suite d’un concours dont l’agence de paysagistes hollandais West8 a été déclarée lauréate en 2008.
Il faudra donc revenir.
An urban autopsy of the contemporary American city by two French architects spending several months in the US. Picking places, highways, buildings, parks, neighborhoods, docks or urban structures to build a universal urban grammar : our suburban collection. Une autopsie urbaine de la ville américaine par deux architectes français passant quelques mois aux États-Unis.
samedi 30 juillet 2011
vendredi 29 juillet 2011
New-York Island 5 : Staten Island
Longtemps surnommé « the forgotten borough » par ses habitants, Staten Island est une grande île de 153 km² située si loin de Manhattan et si près du New Jersey que l’on à peine à croire en y mettant pied que l’on se trouve encore à New-York.
Cette île moyenne et ennuyeuse peut se lire comme une inversion de Manhattan : trois fois moins d’habitants sur une surface trois fois plus grande et une population qui s’est choisi Mc Cain comme président en 2008. Longtemps hôte du plus grand site d’enfouissement de déchets au monde, fermé avant 2001 mais qui rouvrît brièvement pour accueillir les débris du 11 septembre, l’île jouira bientôt du plus grand parc de New-York une fois que la pelouse aura été plantée. Verte et ennuyeuse, avec quelques plages et beaucoup de vilains quais, des stations services toutes proches des alignements de maisons aux pelouses impeccables, l’île est une réduction d’une certaine Amérique moyenne.
Fortuitement, Staten Island se situe dans le port de New-York.
Cette île moyenne et ennuyeuse peut se lire comme une inversion de Manhattan : trois fois moins d’habitants sur une surface trois fois plus grande et une population qui s’est choisi Mc Cain comme président en 2008. Longtemps hôte du plus grand site d’enfouissement de déchets au monde, fermé avant 2001 mais qui rouvrît brièvement pour accueillir les débris du 11 septembre, l’île jouira bientôt du plus grand parc de New-York une fois que la pelouse aura été plantée. Verte et ennuyeuse, avec quelques plages et beaucoup de vilains quais, des stations services toutes proches des alignements de maisons aux pelouses impeccables, l’île est une réduction d’une certaine Amérique moyenne.
Fortuitement, Staten Island se situe dans le port de New-York.
jeudi 28 juillet 2011
Brooklyn Boogie / Queens Flushing / Yankees Bronx
Parce que New-York est bien trop grand pour un petit blog urbain (même situé au niveau des USA en entier) voici en quelques aperçus d’autres beaux organes de l’anatomie new-yorkaise
Brooklyn Boogie : où notre borough préféré qui n’est pas sans nous rappeler parfois notre Ménilmontant d’adoption
Queens : parce que le quartier de Flushing acceuille en plus de l’open de Tennis, le deuxième quartier chinois de new-York, que ce dernier va sans doute dépasser le premier dans les années qui viennent et que les meilleurs Dim-sun se dégustent ici.
Le Bronx : qui n’est plus partout le B. et qui a la bonne idée d’accueillir le Yankee Stadium depuis 1923.
Brooklyn Boogie : où notre borough préféré qui n’est pas sans nous rappeler parfois notre Ménilmontant d’adoption
Queens : parce que le quartier de Flushing acceuille en plus de l’open de Tennis, le deuxième quartier chinois de new-York, que ce dernier va sans doute dépasser le premier dans les années qui viennent et que les meilleurs Dim-sun se dégustent ici.
Le Bronx : qui n’est plus partout le B. et qui a la bonne idée d’accueillir le Yankee Stadium depuis 1923.
mercredi 27 juillet 2011
New-York Island 4 : The fun is back at Coney Island
Les lecteurs du Delirious New-York de Rem Koolhaas connaissent le rôle que celui-ci prête à la péninsule de Coney-Island à la toute extrémité du quartier de Brooklyn à New-York : l’antichambre hallucinée et le laboratoire d’essai du Manhattanisme.
Les amateurs du cinéma de James Gray savent que celui-ci a situé plusieurs de ses films (trois excellents polars et une incroyable histoire d’amour) dans le quartier Russe de New-York, à Brighton Beach à deux stations de métro de Coney Island.
Les gastronomes bien informés savent que le hot-dog a été inventé à Coney Island et que le restaurant Nathan’s en détient la recette sinon officielle du moins la meilleure.
Les utilisateurs du métro de New-York n’ont pas pu manquer la publicité clamant en grosses lettres que "The fun is back at Coney Island" à coté de la photo du cyclone, le rollercoaster historique (1927) et classé de Coney Island.
Voilà 4 excellentes raisons pour aller vous amuser comme des gosses à la plus belle foire à neuneu du monde si vous êtes de passage à new-York : faites votre choix.
Les amateurs du cinéma de James Gray savent que celui-ci a situé plusieurs de ses films (trois excellents polars et une incroyable histoire d’amour) dans le quartier Russe de New-York, à Brighton Beach à deux stations de métro de Coney Island.
Les gastronomes bien informés savent que le hot-dog a été inventé à Coney Island et que le restaurant Nathan’s en détient la recette sinon officielle du moins la meilleure.
Les utilisateurs du métro de New-York n’ont pas pu manquer la publicité clamant en grosses lettres que "The fun is back at Coney Island" à coté de la photo du cyclone, le rollercoaster historique (1927) et classé de Coney Island.
Voilà 4 excellentes raisons pour aller vous amuser comme des gosses à la plus belle foire à neuneu du monde si vous êtes de passage à new-York : faites votre choix.
mardi 26 juillet 2011
New-York Island 3 : Randall's Island
Randall’s Island se situe définitivement en dehors des sentiers battus et pourrait faire figure, lors de votre prochaine visite à New York, et d’avantage encore lors de votre prochain retour de New-York, de votre morceau de bravoure d’explorateur urbain. Jugez plutôt.
Accessible depuis Harlem au niveau de la 125ème rue, l’île n’est desservie que par une seule ligne de bus. Le chauffeur interpelle tous les passagers et ceux-ci semblent bien se connaître. Plusieurs populations se distinguent rapidement parmi les voyageurs : les passagers avec badges d’accès sécurisés bien en évidence, les passagers munis d’équipements sportifs et les passagers en aillons. Un parcours sur l’île nous informe sur la raison de cette classification : on trouve ici un asile sécurisé entouré de hauts grillages barbelés, un refuge pour sans abris et de multiples terrains de sports (une quinzaine de cours de baseball et autant de tennis).
Une station d’eau et un centre de formation des pompiers complètent le tableau. Des voies rapides, installées sur de hauts viaduc, enjambent l’île plutôt qu’elles ne la traversent pour relier plus rapidement Manhattan au Bronx ou à Queens. Depuis les berges, les vues permettent au choix de contempler les "projects" du Bronx ou de Harleem, les usines thermiques de Queens ou l’île prison de Ricker’s.
Une demi-journée nous l’a donc confirmé, Randall’s Island est un espace arrière de la ville de new-York.
" Quoi, tu ne connais pas Randall’s Island à New-York ? Mais attend il faut ABSOLUMENT que tu y ailles… "
Accessible depuis Harlem au niveau de la 125ème rue, l’île n’est desservie que par une seule ligne de bus. Le chauffeur interpelle tous les passagers et ceux-ci semblent bien se connaître. Plusieurs populations se distinguent rapidement parmi les voyageurs : les passagers avec badges d’accès sécurisés bien en évidence, les passagers munis d’équipements sportifs et les passagers en aillons. Un parcours sur l’île nous informe sur la raison de cette classification : on trouve ici un asile sécurisé entouré de hauts grillages barbelés, un refuge pour sans abris et de multiples terrains de sports (une quinzaine de cours de baseball et autant de tennis).
Une station d’eau et un centre de formation des pompiers complètent le tableau. Des voies rapides, installées sur de hauts viaduc, enjambent l’île plutôt qu’elles ne la traversent pour relier plus rapidement Manhattan au Bronx ou à Queens. Depuis les berges, les vues permettent au choix de contempler les "projects" du Bronx ou de Harleem, les usines thermiques de Queens ou l’île prison de Ricker’s.
Une demi-journée nous l’a donc confirmé, Randall’s Island est un espace arrière de la ville de new-York.
" Quoi, tu ne connais pas Randall’s Island à New-York ? Mais attend il faut ABSOLUMENT que tu y ailles… "
lundi 25 juillet 2011
New-York Island 2 : Roosevelt Island
La visite de Roosevelt Island relève de la leçon de chose.
Cette île résidentielle de l’East River, accessible en métro, par un pont depuis le quartier du Queens et par un spectaculaire téléphérique urbain au coin de la 59ème rue est éclairante par ce qu’elle est et surtout par ce qu’elle n’est pas.
Construite presqu’intégralement, à l’exception d’un parc alibi sur sa pointe Nord et d’une placette au point d’arrivée du métro, l’île accueille plusieurs hôpitaux et des résidences plutôt luxueuses de type condominium. L’atmosphère urbaine qui règne en cette mi-journée d’été se situe entre l’ennui certain et l’ennui mortel. La définition architecturale des bâtiments nous permet de distinguer plusieurs phases d’urbanisation (plus anciennes pour les hôpitaux et plus récentes pour les logements). Une analyse rapide (et gratuite) nous permet de constater qu’en terme de style architectural, l’indigence se marie plutôt bien avec la neutralité. Recréant de façon presque troublante l’atmosphère urbaine de la périphérie d’une ville moyenne anglaise (disons Birmingham), l’expérience serait presque traumatisante sans les vues offertes vers Manhattan. Depuis Roosevelt Island, la vue est imprenable vers l’Upper East Side et les voies rapides de la Franklin Delano Roosevelt East Drive qui font ici office de quai.
En face les architectures ne sont pourtant pas beaucoup plus belles mais la variété et la structure font qu’à New-York une accumulation d’édifices inégaux forme un ensemble puissant.
En quittant l’île la leçon est apprise.
Une urbanisation intense sur une surface contenue ne produit pas un urbanisme puissant et la densité ne suffit pas pour fabriquer une ville vivante et passionnante.
L’architecture, souvent, ne suffit pas.
Cette île résidentielle de l’East River, accessible en métro, par un pont depuis le quartier du Queens et par un spectaculaire téléphérique urbain au coin de la 59ème rue est éclairante par ce qu’elle est et surtout par ce qu’elle n’est pas.
Construite presqu’intégralement, à l’exception d’un parc alibi sur sa pointe Nord et d’une placette au point d’arrivée du métro, l’île accueille plusieurs hôpitaux et des résidences plutôt luxueuses de type condominium. L’atmosphère urbaine qui règne en cette mi-journée d’été se situe entre l’ennui certain et l’ennui mortel. La définition architecturale des bâtiments nous permet de distinguer plusieurs phases d’urbanisation (plus anciennes pour les hôpitaux et plus récentes pour les logements). Une analyse rapide (et gratuite) nous permet de constater qu’en terme de style architectural, l’indigence se marie plutôt bien avec la neutralité. Recréant de façon presque troublante l’atmosphère urbaine de la périphérie d’une ville moyenne anglaise (disons Birmingham), l’expérience serait presque traumatisante sans les vues offertes vers Manhattan. Depuis Roosevelt Island, la vue est imprenable vers l’Upper East Side et les voies rapides de la Franklin Delano Roosevelt East Drive qui font ici office de quai.
En face les architectures ne sont pourtant pas beaucoup plus belles mais la variété et la structure font qu’à New-York une accumulation d’édifices inégaux forme un ensemble puissant.
En quittant l’île la leçon est apprise.
Une urbanisation intense sur une surface contenue ne produit pas un urbanisme puissant et la densité ne suffit pas pour fabriquer une ville vivante et passionnante.
L’architecture, souvent, ne suffit pas.
dimanche 24 juillet 2011
New-York Island 1 : Rickers Island
Au départ, l’île était la propriété d’une famille d’origine hollandaise. Jusqu’en 1884, la famille Rycken est demeurée propriétaire de ces 1,6 km² de terre plate cis au milieu de l’East river, à mi-chemin des quartiers du Queens et du Bronx.
Vendu à la ville de new-York pour 180.000 dollars l’île a été aménagée en complexe pénitenciaire.
L’île de Ricker’s est depuis cette date la plus grande prison de l’Etat. 8.500 employés (dont 1.500 civils et 7.000 policiers) pour 14.000 détenus et un enfer sur terre pour certaines des personnes qui l’ont fréquentés (un système de bizutage pour les nouveaux détenus étaient apparemment en vigueur, encouragé par certains gardiens, jusqu’en 2007 et était connu sous le nom prometteur de "The program"). Elle a récemment accueilli une personnalité française pour une affaire de moeurs dont vous avez peut-être entendu parler.
Le seul point d’accès se fait par le Queens (au fin fond du Queens) où un pont de 1,3 km permet de rejoindre l’île. A l’entrée des gardiens patibulaire (mais presque) et un signe de 4m de hauteur menaçant de poursuite les visiteurs imprudents qui auraient viendraient en ces lieux avec un appareil photo. C’est douloureux mais on le dit vite, nous nous sommes dégonflés.
Voici les clichés pris depuis les rives du Queens et de l’île de Randall.
Vendu à la ville de new-York pour 180.000 dollars l’île a été aménagée en complexe pénitenciaire.
L’île de Ricker’s est depuis cette date la plus grande prison de l’Etat. 8.500 employés (dont 1.500 civils et 7.000 policiers) pour 14.000 détenus et un enfer sur terre pour certaines des personnes qui l’ont fréquentés (un système de bizutage pour les nouveaux détenus étaient apparemment en vigueur, encouragé par certains gardiens, jusqu’en 2007 et était connu sous le nom prometteur de "The program"). Elle a récemment accueilli une personnalité française pour une affaire de moeurs dont vous avez peut-être entendu parler.
Le seul point d’accès se fait par le Queens (au fin fond du Queens) où un pont de 1,3 km permet de rejoindre l’île. A l’entrée des gardiens patibulaire (mais presque) et un signe de 4m de hauteur menaçant de poursuite les visiteurs imprudents qui auraient viendraient en ces lieux avec un appareil photo. C’est douloureux mais on le dit vite, nous nous sommes dégonflés.
Voici les clichés pris depuis les rives du Queens et de l’île de Randall.
samedi 23 juillet 2011
Central Railroad of New Jersey Terminal
Construite en 1889, fermée en 1967 voici la gare centrale (et terminale) des "Railroads of New Jersey".
Connectée par bateau à Ellis Island, elle permit à des millions d’immigrants, à peine débarqué et dument contrôlé de rejoindre leur destination finale. Les lignes de trains étaient installées dans la continuité des débarcadères : une seule grande salle des pas perdus séparaient les docks des quais. Cette gare était une machine à immigrer.
Aujourd’hui abandonnée elle ne transporte plus que des touristes vers Liberty Island. Des arbres poussent sur les quais et c’est très joli.
Dans le métro de New-York, une publicité : un portrait de femme et ce slogan « Born in the Philippines, Proud american. » La machine est cassée mais pas le modèle.
Connectée par bateau à Ellis Island, elle permit à des millions d’immigrants, à peine débarqué et dument contrôlé de rejoindre leur destination finale. Les lignes de trains étaient installées dans la continuité des débarcadères : une seule grande salle des pas perdus séparaient les docks des quais. Cette gare était une machine à immigrer.
Aujourd’hui abandonnée elle ne transporte plus que des touristes vers Liberty Island. Des arbres poussent sur les quais et c’est très joli.
Dans le métro de New-York, une publicité : un portrait de femme et ce slogan « Born in the Philippines, Proud american. » La machine est cassée mais pas le modèle.
vendredi 22 juillet 2011
Jersey City, la ville générique aux portes de Manhattan
Jersey City, la ville générique aux portes de Manhattan
L’épicier du Deli à qui nous demandons une carte à la sortie du métro nous prévient : « It’s not safe here. The riverbanks are Ok but don’t go too far that way ».
Notre carte achetée en main, nous nous dirigeons tout de même vers ces rues hostiles. Des géants bodybuildés aux bras musculeux consciencieusement tatoués jouent avec des chiens d’attaques et… de jeunes enfants sur les aires de jeux. Les maisons alignées des rues du vieux Jersey City ressemblent aux mêmes maisons alignées de Brooklyn ou de Queens. Nous ne sommes pourtant plus à New-York et la ville centre refuse toujours de partager son réseau de métro avec cette banlieue périphérique. Avec une pointe de mépris mal dissimulée, les îliens désignent les habitants de Jersey sous la dénomination de "bridge and tunnel people". Nous laissons ce centre pas si terrible pour nous diriger vers les quais de l’Hudson et le centre d’affaire de Jersey.
Lancé dans les années 80, le "Waterfront" de Jersey s’est installé sur d’anciens espaces ferroviaires et industriels. Il a enclenché la "renaissance" de Jersey City. La construction de nombreuses tours s’est accompagnée du développement d’une polarité financière connue sous le titre de "Wall West Street". Un tramway innerve la zone qui avec ses 18 millions de pieds carrés (1,6 millions de m²) est le douzième quartier d’affaires du pays.
A l’heure du déjeuner, les rues se remplissent d’employés de bureaux. Ceux-ci sont majoritairement d’origine indienne. Dans ce secteur réservé aux "back offices" et aux services électroniques des grandes banques et institutions, l’ingénieur indien est sans doute l’employé parfait. Des files se forment devant des roulettes vendant de copieux snacks aromatisés au curry.
Jersey city : la ville générique et globale aux portes de Manhattan.
L’épicier du Deli à qui nous demandons une carte à la sortie du métro nous prévient : « It’s not safe here. The riverbanks are Ok but don’t go too far that way ».
Notre carte achetée en main, nous nous dirigeons tout de même vers ces rues hostiles. Des géants bodybuildés aux bras musculeux consciencieusement tatoués jouent avec des chiens d’attaques et… de jeunes enfants sur les aires de jeux. Les maisons alignées des rues du vieux Jersey City ressemblent aux mêmes maisons alignées de Brooklyn ou de Queens. Nous ne sommes pourtant plus à New-York et la ville centre refuse toujours de partager son réseau de métro avec cette banlieue périphérique. Avec une pointe de mépris mal dissimulée, les îliens désignent les habitants de Jersey sous la dénomination de "bridge and tunnel people". Nous laissons ce centre pas si terrible pour nous diriger vers les quais de l’Hudson et le centre d’affaire de Jersey.
Lancé dans les années 80, le "Waterfront" de Jersey s’est installé sur d’anciens espaces ferroviaires et industriels. Il a enclenché la "renaissance" de Jersey City. La construction de nombreuses tours s’est accompagnée du développement d’une polarité financière connue sous le titre de "Wall West Street". Un tramway innerve la zone qui avec ses 18 millions de pieds carrés (1,6 millions de m²) est le douzième quartier d’affaires du pays.
A l’heure du déjeuner, les rues se remplissent d’employés de bureaux. Ceux-ci sont majoritairement d’origine indienne. Dans ce secteur réservé aux "back offices" et aux services électroniques des grandes banques et institutions, l’ingénieur indien est sans doute l’employé parfait. Des files se forment devant des roulettes vendant de copieux snacks aromatisés au curry.
Jersey city : la ville générique et globale aux portes de Manhattan.
Manhattan 3 : Stuyvesant Town
Et si les formes urbaines ne servaient à rien ? Voici l’exemple de la Stuyvesant Town de New-York.
Soit un complexe résidentiel privé de 56 tours de 12 niveaux (11.250 appartements et 25.000 résidents) implanté dans Manahattan entre les 14 et 20 rues et les avenues 1 et C. Cet espace important, même à l’échelle de la ville, interrompt la trame de Manhattan pour la remplacer par un ensemble de sentiers plantés non traversants, des placettes ou d’aires de jeu ménagées entre les immeubles et des nappes de parkings surmontées de jardins. Les architectures sont plates et sans aucune aménités : pas de balcon, de terrasse ni de grandes ouvertures. Pas de services publics ou d’écoles dans le complexe. Des commerces sont implantés en périphérie. Le secteur possède son propre journal.
L’ensemble date de 1947 est a donné lieu à la plus grande expulsion de masse des années 40. L’ensemble était ségrégué et réservé aux familles blanches jusque dans les années 70 (3 familles noires furent déboutées devant la Cour de Justice de New-York). Stuyvesant Town avait pour pendant une autre opération similaire à Harlem réservée aux seules familles noires.
Ce quartier privé, ouvert au public et quadrillé par une police privée a été vendu d’un bloc en 200- à une société immobilière pour 5,4 milliards de dollars.
Cette cité coupée du reste de la ville, difficilement accessible et impossible à surveiller devrait logiquement multiplier les disfonctionnements. Dans un Manhattan vidé consciencieusement de ses classes populaires depuis 20 ans et doté de services de police surdimensionnés, l’ensemble fonctionne comme un dessin d’urbaniste des années 60. Une foule joyeuse s’ébat aux pieds des tours baignées dans le vert. Un bureau de placement positionné à la sortie du métro propose des appartements. Une file d’attente se forme tous les jours.
Le nombre d’expatriés dans le complexe est important et Stuyvesant Town est parfois surnommée "French Town".
Le site officiel : http://www.stuytown.com/
Soit un complexe résidentiel privé de 56 tours de 12 niveaux (11.250 appartements et 25.000 résidents) implanté dans Manahattan entre les 14 et 20 rues et les avenues 1 et C. Cet espace important, même à l’échelle de la ville, interrompt la trame de Manhattan pour la remplacer par un ensemble de sentiers plantés non traversants, des placettes ou d’aires de jeu ménagées entre les immeubles et des nappes de parkings surmontées de jardins. Les architectures sont plates et sans aucune aménités : pas de balcon, de terrasse ni de grandes ouvertures. Pas de services publics ou d’écoles dans le complexe. Des commerces sont implantés en périphérie. Le secteur possède son propre journal.
L’ensemble date de 1947 est a donné lieu à la plus grande expulsion de masse des années 40. L’ensemble était ségrégué et réservé aux familles blanches jusque dans les années 70 (3 familles noires furent déboutées devant la Cour de Justice de New-York). Stuyvesant Town avait pour pendant une autre opération similaire à Harlem réservée aux seules familles noires.
Ce quartier privé, ouvert au public et quadrillé par une police privée a été vendu d’un bloc en 200- à une société immobilière pour 5,4 milliards de dollars.
Cette cité coupée du reste de la ville, difficilement accessible et impossible à surveiller devrait logiquement multiplier les disfonctionnements. Dans un Manhattan vidé consciencieusement de ses classes populaires depuis 20 ans et doté de services de police surdimensionnés, l’ensemble fonctionne comme un dessin d’urbaniste des années 60. Une foule joyeuse s’ébat aux pieds des tours baignées dans le vert. Un bureau de placement positionné à la sortie du métro propose des appartements. Une file d’attente se forme tous les jours.
Le nombre d’expatriés dans le complexe est important et Stuyvesant Town est parfois surnommée "French Town".
Le site officiel : http://www.stuytown.com/
jeudi 21 juillet 2011
Manhattan 2 : WTC rebirth ?
4 avril 1973 : inauguration du World Trade Center de New-York par l'architecte Minoru Yamasaki développé par le Port Authority of New York and New Jersey
7 août 1974 : le funambule Philippe Petit utilise un fil tendu pour traverser le vide situé entre les deux sommets des deux tours
13 février 1975 : incendie contenu au 11ème étage de la tour Nord
26 février 1993 : attentat à la bombe endommageant les sous-sols de la tour Nord (6 morts et 1.042 blessés)
Août 2001 :le financier Larry Silverstein acquière, pour une durée de 99 ans et pour 120 millions de dollars par an, la location-bail des Twin Towers
11 septembre 2001 : destruction intégrale du complexe suite à un double détournement d’avion (2.762 morts dont 343 pompiers et 37 policiers ; seuls 293 corps seront retrouvés)
2002 : concours public, la ville de New York dévoile six projets susceptibles d’être sélectionnés
Février 2003 : le projet de Daniel Libeskind est déclaré lauréat "car c’est celui qui portait le plus de considérations symboliques et patriotiques, voulues par l’administration républicaine de G.W Bush" selon les détracteurs du projet*. Le projet est modifié plusieurs fois.
2004 : violentes polémiques entre Larry Silverstein et Daniel Libeskind
2005 : Libeskind est écarté et l’architecture de la Freedom Tower est confiée à l'architecte David Childs
Mai 2005 : le projet du milliardaire Donald Trump de reconstruction à l’identique des deux tours (mais en plus solide) est écarté
Août 2006 : démarrage du chantier après 1 an de blocage suite à un désaccord entre Larry Silverstein et la port Autority
2012 : achèvement prévu du chantier pour un coût estimé de 11 milliards de dollars
En juillet 2011, le chantier est donc en cours et les tours sont déjà très hautes. Dans le jardin mémorial, on s’active pour que tout soit prêt pour la cérémonie des 10 ans.
Le résultat est pour l’instant monotone et générique. Les volumes sont plats et les architectures visibles quelconques. Le vide central à l’emplacement des tours a pour conséquence un écrasement démesuré des rues latérales.
Selon les observateurs autorisés, la finance déserterait le sud de Manhattan pour le quartier de Midtown. N’en jetez plus.
*: Appelé "Fondations de la mémoire", le plan de Daniel Libeskind est un ensemble composé de cinq tours de taille croissante qui s'élancent dans le ciel et dont l’alignement a été calculé pour permettre aux rayons du soleil d'illuminer, chaque 11 septembre, les fondations des anciennes Tours Jumelles, laissées apparentes.
Symbole central du projet, la Freedom Tower (tour de la liberté), sera une des plus hautes tours au monde et fera exactement 1776 pieds de haut (référence à 1776, date de la Déclaration d'indépendance des Etats-Unis).
7 août 1974 : le funambule Philippe Petit utilise un fil tendu pour traverser le vide situé entre les deux sommets des deux tours
13 février 1975 : incendie contenu au 11ème étage de la tour Nord
26 février 1993 : attentat à la bombe endommageant les sous-sols de la tour Nord (6 morts et 1.042 blessés)
Août 2001 :le financier Larry Silverstein acquière, pour une durée de 99 ans et pour 120 millions de dollars par an, la location-bail des Twin Towers
11 septembre 2001 : destruction intégrale du complexe suite à un double détournement d’avion (2.762 morts dont 343 pompiers et 37 policiers ; seuls 293 corps seront retrouvés)
2002 : concours public, la ville de New York dévoile six projets susceptibles d’être sélectionnés
Février 2003 : le projet de Daniel Libeskind est déclaré lauréat "car c’est celui qui portait le plus de considérations symboliques et patriotiques, voulues par l’administration républicaine de G.W Bush" selon les détracteurs du projet*. Le projet est modifié plusieurs fois.
2004 : violentes polémiques entre Larry Silverstein et Daniel Libeskind
2005 : Libeskind est écarté et l’architecture de la Freedom Tower est confiée à l'architecte David Childs
Mai 2005 : le projet du milliardaire Donald Trump de reconstruction à l’identique des deux tours (mais en plus solide) est écarté
Août 2006 : démarrage du chantier après 1 an de blocage suite à un désaccord entre Larry Silverstein et la port Autority
2012 : achèvement prévu du chantier pour un coût estimé de 11 milliards de dollars
En juillet 2011, le chantier est donc en cours et les tours sont déjà très hautes. Dans le jardin mémorial, on s’active pour que tout soit prêt pour la cérémonie des 10 ans.
Le résultat est pour l’instant monotone et générique. Les volumes sont plats et les architectures visibles quelconques. Le vide central à l’emplacement des tours a pour conséquence un écrasement démesuré des rues latérales.
Selon les observateurs autorisés, la finance déserterait le sud de Manhattan pour le quartier de Midtown. N’en jetez plus.
*: Appelé "Fondations de la mémoire", le plan de Daniel Libeskind est un ensemble composé de cinq tours de taille croissante qui s'élancent dans le ciel et dont l’alignement a été calculé pour permettre aux rayons du soleil d'illuminer, chaque 11 septembre, les fondations des anciennes Tours Jumelles, laissées apparentes.
Symbole central du projet, la Freedom Tower (tour de la liberté), sera une des plus hautes tours au monde et fera exactement 1776 pieds de haut (référence à 1776, date de la Déclaration d'indépendance des Etats-Unis).
Manhattan 2 : La High Line
"Have you been to the High Line Yet ?"
L’aménagement paysager de la High Line, dont la section Sud a été inaugurée le 8 juin 2009 et la section nord le 7 juin 2011, est l’espace phare de l’été caniculaire New-yorkais.
Arpentée à toute heure et photographié par tout ce que New-York compte de Robert Capa amateur, la nouvelle attraction est une réussite. Aménagement très qualitatif réalisé par les agences de James Corner (paysagistes) et Diller Scofidio + Renfro (architectes) la High Line a tout d’une réussite.
Les districts de Chelsea et de Meatpacking en sont tout transformés. Franck Gehry et Jean Nouvel ont planté des tours de verres à proximité et même si ceux-ci ont été mieux inspirés ailleurs, le panorama change à grande vitesse.
L’histoire est bien connue. La High Line d’origine était une infrastructure ferroviaire connectée à la gare de Penn Station qui innervait ce quartier industriel. Le terme "High" vient du fait que celle-ci a été construite en hauteur en 1934 pour remplacer une ligne au sol (datant de 1847) qui avait valu à la dixième avenue le surnom de "Death Avenue" tant la fréquence des accidents était grande. Abandonnée depuis les années 1980 et très fréquentée par les explorateurs urbains des années 90, la ligne a été sauvée in-extremis par des militants au tournant des années 2000.
Dans un article livré en mars 2010 à l’excellente revue Criticat (N°5), Douglas Kremer "montre le rôle que joue cette élégante reconversion dans la mutation dramatique de l’ouest de la ville." Ici aussi, mais que la gentrification est belle.
PS : En août 2012, un avis polémique est paru dans les pages opinion du New York Times :
"Disney World on the Hudson" par Jeremiah Moss.
Apparemment la high line est victime de son succès et la masse épaisse des touristes estivants l'a prise d'assaut. L'équilibre du quartier en serait bouleversé et les riverains complètement exclus.
Extraits :
"As the High Line’s hype grew, the tourists came clamoring. Originally meant for running freight trains, the High Line now runs people, except where those people jam together like spawning salmon crammed in a bottleneck. The park is narrow, and there are few escape routes. I’ve gotten close to a panic attack, stuck in a pool of stagnant tourists at the park’s most congested points.
Not yet four years old, the High Line has already become another stop on the must-see list for out-of-towners, another chapter in the story of New York City’s transformation into Disney World. According to the park’s Web site, 3.7 million people visited the High Line in 2011, only half of them New Yorkers. It’s this overcrowding — not just of the High Line, but of the streets around it — that’s beginning to turn the tide of sentiment.
[...]
The New York City Economic Development Corporation published a study last year stating that before the High Line was redeveloped, “surrounding residential properties were valued 8 percent below the overall median for Manhattan.” Between 2003 and 2011, property values near the park increased 103 percent.
[...]
Within a few years, the ecosystem disrupted by the High Line will find a new equilibrium. The aquarium-like high rises will be for the elite, along with a few exclusive locales like the Standard Hotel. But the new locals will rarely be found at street level, where chain stores and tourist-friendly restaurants will cater to the crowds of passers-by and passers-through. Gone entirely will be regular New Yorkers, the people who used to call the neighborhood home. But then the High Line was never really about them. "
L’aménagement paysager de la High Line, dont la section Sud a été inaugurée le 8 juin 2009 et la section nord le 7 juin 2011, est l’espace phare de l’été caniculaire New-yorkais.
Arpentée à toute heure et photographié par tout ce que New-York compte de Robert Capa amateur, la nouvelle attraction est une réussite. Aménagement très qualitatif réalisé par les agences de James Corner (paysagistes) et Diller Scofidio + Renfro (architectes) la High Line a tout d’une réussite.
Les districts de Chelsea et de Meatpacking en sont tout transformés. Franck Gehry et Jean Nouvel ont planté des tours de verres à proximité et même si ceux-ci ont été mieux inspirés ailleurs, le panorama change à grande vitesse.
L’histoire est bien connue. La High Line d’origine était une infrastructure ferroviaire connectée à la gare de Penn Station qui innervait ce quartier industriel. Le terme "High" vient du fait que celle-ci a été construite en hauteur en 1934 pour remplacer une ligne au sol (datant de 1847) qui avait valu à la dixième avenue le surnom de "Death Avenue" tant la fréquence des accidents était grande. Abandonnée depuis les années 1980 et très fréquentée par les explorateurs urbains des années 90, la ligne a été sauvée in-extremis par des militants au tournant des années 2000.
Dans un article livré en mars 2010 à l’excellente revue Criticat (N°5), Douglas Kremer "montre le rôle que joue cette élégante reconversion dans la mutation dramatique de l’ouest de la ville." Ici aussi, mais que la gentrification est belle.
PS : En août 2012, un avis polémique est paru dans les pages opinion du New York Times :
"Disney World on the Hudson" par Jeremiah Moss.
Apparemment la high line est victime de son succès et la masse épaisse des touristes estivants l'a prise d'assaut. L'équilibre du quartier en serait bouleversé et les riverains complètement exclus.
Extraits :
"As the High Line’s hype grew, the tourists came clamoring. Originally meant for running freight trains, the High Line now runs people, except where those people jam together like spawning salmon crammed in a bottleneck. The park is narrow, and there are few escape routes. I’ve gotten close to a panic attack, stuck in a pool of stagnant tourists at the park’s most congested points.
Not yet four years old, the High Line has already become another stop on the must-see list for out-of-towners, another chapter in the story of New York City’s transformation into Disney World. According to the park’s Web site, 3.7 million people visited the High Line in 2011, only half of them New Yorkers. It’s this overcrowding — not just of the High Line, but of the streets around it — that’s beginning to turn the tide of sentiment.
[...]
The New York City Economic Development Corporation published a study last year stating that before the High Line was redeveloped, “surrounding residential properties were valued 8 percent below the overall median for Manhattan.” Between 2003 and 2011, property values near the park increased 103 percent.
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Within a few years, the ecosystem disrupted by the High Line will find a new equilibrium. The aquarium-like high rises will be for the elite, along with a few exclusive locales like the Standard Hotel. But the new locals will rarely be found at street level, where chain stores and tourist-friendly restaurants will cater to the crowds of passers-by and passers-through. Gone entirely will be regular New Yorkers, the people who used to call the neighborhood home. But then the High Line was never really about them. "
mercredi 20 juillet 2011
New-York, New-York
New York sera toujours New York.
Comme Paris qui sera toujours Paris. Sauf que Paris restera toujours comme Paris et que New York se transforme constamment pour atteindre, mais sans jamais y parvenir, le niveau de New York. Bref on ne ris pas à Paris tandis que York est un peu New tous les jours.
A peine arrivé en ville et l’énergie vous transporte déjà. L’ami Bardamu était bien d’accord.
"Pour une surprise, c'en fut une. À travers la brume, c'était tellement étonnant ce qu'on découvrait soudain que nous nous refusâmes d'abord à y croire et puis tout de même quand nous fûmes en plein devant les choses, tout galérien qu'on était on s'est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous...
Figurez-vous qu'elle était debout leur ville, absolument droite. New York c'est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux mêmes. Mais chez nous, n'est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s'allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l'Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur." *
La ville debout est toujours là même si le port s’est déplacé et que le rythme des chantiers n’est plus celui d’avant la crise.
Dans cette ville doublement insulaire, l’histoire urbaine se poursuit : les îles réelles des boroughs périphériques se repositionnent économiquement et géographiquement tandis que l’île de Manhattan, territoire global en terre américaine, cherche à maintenir sa position mondiale et symbolique.
Les quelques zooms proposés par USanatomy essaieront d’approcher les différents mouvements en cours :
- l’invention d’une ville globale et post-industrielle : du port de la première industrie mondiale à la plateforme financière d’un pays surendetté
- le retour à l’eau et à la géographie
- la métropolisation croissante de la ville avec la montée immobilière et économique des districts périphériques.
Bienvenue à NY !
* Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, (1932)
Comme Paris qui sera toujours Paris. Sauf que Paris restera toujours comme Paris et que New York se transforme constamment pour atteindre, mais sans jamais y parvenir, le niveau de New York. Bref on ne ris pas à Paris tandis que York est un peu New tous les jours.
A peine arrivé en ville et l’énergie vous transporte déjà. L’ami Bardamu était bien d’accord.
"Pour une surprise, c'en fut une. À travers la brume, c'était tellement étonnant ce qu'on découvrait soudain que nous nous refusâmes d'abord à y croire et puis tout de même quand nous fûmes en plein devant les choses, tout galérien qu'on était on s'est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous...
Figurez-vous qu'elle était debout leur ville, absolument droite. New York c'est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux mêmes. Mais chez nous, n'est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s'allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l'Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur." *
La ville debout est toujours là même si le port s’est déplacé et que le rythme des chantiers n’est plus celui d’avant la crise.
Dans cette ville doublement insulaire, l’histoire urbaine se poursuit : les îles réelles des boroughs périphériques se repositionnent économiquement et géographiquement tandis que l’île de Manhattan, territoire global en terre américaine, cherche à maintenir sa position mondiale et symbolique.
Les quelques zooms proposés par USanatomy essaieront d’approcher les différents mouvements en cours :
- l’invention d’une ville globale et post-industrielle : du port de la première industrie mondiale à la plateforme financière d’un pays surendetté
- le retour à l’eau et à la géographie
- la métropolisation croissante de la ville avec la montée immobilière et économique des districts périphériques.
Bienvenue à NY !
* Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, (1932)
mardi 19 juillet 2011
Indian Creek : l'île des riches
Visite in-vivo et en deux fois de l'île des riches déjà évoquée ici-même le 19 mai.
Voici donc l'île la plus exclusive de tous Miami. Cette municipalité miniature est donc bien interdite. un tour de bateau nous confirma qu'aucun débarquement n'était possible (nous apprîmes seulement que la maison de Julio Eglesias avait apparemment été détruite et serait sans doute bientôt remplacée par un modèle plus imposant), le tour en voiture enfonça le clou et l'accès nous fut refusé ("Sorry sir, you've not been properly invited.")
La voirie serait pourtant publique d'après nos contacts locaux...
Voici donc l'île la plus exclusive de tous Miami. Cette municipalité miniature est donc bien interdite. un tour de bateau nous confirma qu'aucun débarquement n'était possible (nous apprîmes seulement que la maison de Julio Eglesias avait apparemment été détruite et serait sans doute bientôt remplacée par un modèle plus imposant), le tour en voiture enfonça le clou et l'accès nous fut refusé ("Sorry sir, you've not been properly invited.")
La voirie serait pourtant publique d'après nos contacts locaux...
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