dimanche 17 juillet 2011

Calle Ocho : la Little Havana de Miami

Pour certains, Fidel Castro fait figure de bienfaiteur. La ville de Miami aurait même pu prendre le Leader Maximo comme parrain tant la révolution de janvier 59 et les années qui ont suivies ont eu des conséquences positives.
Avec la mise en place de l’embargo, le flux financier important (et parfois douteux) qui irriguait l’île et avait contribué à la transformer en lupanar américain s’est reporté à 90 miles au Nord, dans la région métropolitaine de Miami. Ensuite, en plusieurs vagues mais selon un rythme qui ne s’est jamais tari, une importante immigration cubaine s’est implantée à Miami. Chaque "réfugié" cubain foulant le sol des Etats-Unis étant inexpulsable, la tentation était suffisamment forte pour que quiconque possédait un bateau et était désireux de quitter le pays soit tenté par la (petite) traversée.
Le fonctionnement des villes américaines ainsi que la mise en place de nécessaires réseaux économiques de proximité encourage la création de ghetto dans les villes américaines. A partir des années 60, le regroupement des cubains se fit autour de la South West 8th Street (SW 8th st.) de Miami. Celle-ci reçu le sobriquet de Calle Ocho et le quartier fut désigné sous l’appellation de "Little Havana" (auparavant Shenandoah et Riverside neighborhoods).
La calle Ocho débute à l’ouest du Doxntown Miami et se poursuit rectiligne pendant une petite dizaine de miles. Là-bas elle se perd dans la frange urbaine, les premiers marais puis le parc national (et classé) des Everglades.
Le parc où de vieux messieurs jouent au domino est entourés de restaurants et de boutiques cubaines. Les bâtiments sont bas, les maisons qui débutent un bloc après la rue sont modestes mais souvent bien aménagées.
Plus à l’est les marchands de pneus succèdent aux réparateurs automobiles. De petits motels affichent fièrement leurs atouts : « air conditioning and adult movies ».
Après il y aura une autoroute, des quartiers périphériques agglomérant de façon ordonnées des espaces commerciaux et des alignements de maisons. Plus loin encore, tout contre les marais dont émergent des arbres morts, les surfaces de vente les plus grandes.
S’ouvre ensuite le royaume des alligators et des aéroglisseurs, des moustiques et des mangroves.

En 2011, Little Havana comptait une population hispanique à 98%. La part de la population d’origine cubaine a sensiblement décrue au profit d’autres immigrés d’Amérique du Sud et Centrale (principalement du Nicaragua) qui utilisent à leur tour ce ghetto comme une porte d’entrée.
Les intérêts cubains, parfois les fortunes, se sont déplacées dans des banlieues propres. « They own the city » nous répète-t-on souvent.











Ailleurs en ville, l’histoire latino américaine de Miami continue de s’écrire et l’identité de la ville de s’ancrer toujours d’avantage vers le sud. Quiconque réussi en Amérique latine rêve d’avoir un pied à terre à Miami, quiconque craint les volontés redistributrices de son gouvernement vient mettre à l’ombre sa fortune à Miami. Le marché de l’immobilier reste plus dynamique ici que dans le reste des Etats-Unis : les nouveaux acheteurs viennent du Brésil et du Venezuela.

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