vendredi 15 juillet 2011

Miami garden-city : The Coral Gables

From 25 Miami Coral Gables

George Edgar Merrick (1886–1942), développeur immobilier, appartient à l’histoire du premier boom immobilier de la Floride. De 1920 à 1930, il a inventé, promu et construit l’une des premières communautés planifiées américaines, préfigurant pour certains les gated communities : Coral Gables un ensemble aujourd’hui intégré à la ville de Miami.
Après s’être consacré dans les années 10 au développement routier de Miami, en tant que commissaire du District 1, George E. Merrick se lance en 1922 dans l’édification d’un projet immobilier d’une ampleur encore inconnue. Sur près de 3000 acres (1,2 km²) de plantations de citronniers et de pins que lui cède son père, il entreprend de bâtir une ville d’inspiration méditerranéenne (alors qu’a priori il ne connaissait pas l’Europe) librement inspirée du mouvement des "City Beautiful". Passionné par les beaux arts et dotés de goûts esthétiques très tranchés il impose son style : des architectures détaillées inspirées de modèles espagnols et italiens.
Traversées d’avenues et de parkways (qui reçoivent dès l’origine des noms espagnols), dotées de plusieurs golfs, d’un quartier des affaires, d’un hôtel de ville, d’un hôtel de Luxe, sa cité est accessible par plusieurs portes magistrales dont l’une est dotée d’une tourelle. La légende raconte que Merrick avait pour habitude de transporter les futurs investisseurs en bateau sur un canal menant vers l’intérieur des terres et à cette porte puis de les faire monter au sommet pour aviser ensemble de la position de leur futur lot.
Un secteur réservé aux commerces et au travail, autour de l’avenue Ponce de Léon, était parcouru par un trolley gratuit (abandonné puis remplacé en 2003 par un nouveau tramway toujours gratuit). Un don de terrain lui permet, en 1925, d’attirer l’université de Miami à l’intérieur de Coral Gables. Celle-ci y est encore aujourd’hui.
Un ouragan en 1926 puis la grande dépression en 1929 mettront un terme au développement du projet. L’armature des voies et les plantations généreuses demeurent mais le quartier dépérit doucement. Pendant la seconde guerre mondiale, de nombreux soldats seront entrainés et formés en Floride. Après guerre ils seront nombreux à revenir en Floride lançant un nouvelle période de développement.
Coral Gables compte aujourd’hui plus de 45.000 habitants et fait figure d’adresse prestigieuse. L’hôtel Biltmore et la Venecian Pool figurent dans les guides touristiques. Le downtown de Coral Gables (au croisement de l’avenue du Miracle Mile et de l’avenue Ponce de Léon) regroupe de nombreuses sociétés latino-américaines. A Miami, ville latine autant qu’américaine, une économie ouverte vers les Amériques Latine et Centrale s’est presque naturellement regroupé dans ce morceau d’Alhambra fantasmé.
Dans le centre, les immeubles récents sont facilement reconnaissables. Assis sur de massifs socles de parkings (on ne creuse pas à Miami car la roche est très proche de la surface) ils combinent les mêmes éléments d’un vocabulaire architectural néo-andalou (ou post madrilène). Tout autour, sous des frondaisons tropicales, une trame régulière et bienveillante envers les piétons et les vélos organise un urbanisme ouvert de maison de plain-pied.
Dans un autre contexte, Coral Gables serait identifiée comme une cité jardin.









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