mardi 12 juillet 2011

Magic Kingdom

Nous voilà donc dans l'antre de la bête, ce cœur du réacteur d'Orlando qui comme celui de Fukushima risque à chaque instant la fusion finale.

La citation de Michael Sorkin pourrait suffire à décrire cet endroit.

"Television and Disneyland operate similarly, by means of extraction, reduction, and recombination, to create an entirely new, antigeographical space. On TV, the endlessly bizarre juxtapositions of the daily broadcast schedule continuously erode traditional strategies of coherence. The quintessential experience of television, that continuous program-hopping zap from the remote control, creates path after unique path through the infinity of televised space. Likewise, Disneyland, with its channel-turning mingle of history and fantasy, reality and simulation, invents a way of encountering the physical world that increasingly characterizes daily life."

Michael Sorkin (b. 1948), U.S. architect, author. "See You in Disneyland," Variations on a Theme Park: The New American City and the End of Public Space, ed. Michael Sorkin, Noonday (1992)

Nous noterons tout de même au passage :
- qu'effectivement le savoir faire Disney tient dans la capacité de ses décors à ne jamais avoir d'envers
- que ce parc ne comporte aucun écran et qu'aucun film n'est en vente ici et que pour une société d'image c'est quand même étrange
- qu'ici aussi le patriotisme le plus enthousiaste a sa place avec les 44 présidents marionnettes et les bottes d'investitures de George Bush Jr.
- que la partie futuriste du parc est pas mal datée et ressemble franchement (pour les avoir pas mal pratiquées) à une galerie commerçante d'une ville moyenne chinoise
- que cet univers clôt et trop parfait possède le point commun avec la Suisse de faire passer le visiteur sain d’esprit par plusieurs phases, toujours les mêmes et toujours dans le même ordre : la surprise, le ravissement, la fatigue oculaire et le "mais laissez moi sortir d’ici je veux aller dans une vraie ville sale où les gens crachent par terre, où le sexe existe encore et où tout le monde n’est pas en permanence entrain de vous surveiller… »
- et que malgré tout ça ces salauds d'enfants semblent apprécier…
Elle est belle la jeunesse tiens !



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